Dans l'entrebâillement... Quelques images



OEuvre commune, 2009 Vidéo projection sur écran pénétrable, couloir de portes 


Afin de renforcer la relation d’oeuvre à oeuvre, Sophie Mari et Anne Lemarchand ont pensé ensemble une installation qui associerait leurs deux pratiques; l'installation et la projection. 

Il fallait ainsi se confronter à l'espace de la cave pour élaborer une projection et concevoir un dispositif pénétrable qui tienne compte du lieu, créant une cohérence entre l'image et l'espace. La cave est constituée de différents espaces délimités par des piliers et des voûtes, elle est morcelée, compartimentée, et on ne peut pas l’envisager d'un seul coup d'oeil. 

Chaque cellule formée est à elle seule une petite pièce et chacune de ces pièces est différemment conçue et éclairée en fonction de sa disposition. Anne en a choisi une pour la photographier et a décidé de la projeter à un autre endroit afin de bouleverser sa disposition initiale. Cette projection agit alors comme une sorte de trompe-l’oeil, qui tord l'espace sur lui-même. 

Même si la projection intervient sur un écran, il est possible de pénétrer l'espace interverti en entrant par la porte ménagée au centre de l'image. Cette porte donne accès à l'installation de Sophie, Pièces gigognes. Lorsqu’on franchit cette porte, une seconde apparait, tandis que l'image projetée nous poursuit. Passé cet étonnement, et la frustration de ne pas bien comprendre le sens de cet assemblage, on ouvre la seconde porte et on découvre une nouvelle porte. 

C’est un enchainement de dix portes successives que le spectateur va franchir au fil de sa lente progression. Dix seuils, pour ressortir à l’issue du dernier. Toutes ces portes qu’il a ouvertes alternativement vers sa gauche ou sa droite, recréent derrière lui un long couloir matérialisant l’espace qu’il vient juste de traverser, à défaut d’y être entré, car l’image projetée continue de le poursuivre. A-t-on alors réellement traversé l'image ? 

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