Dans l'entrebâillement... Quelques images

Anne Lemarchand, Lanterne magique, Septembre 2008. Rétroprojection sur écran d’une vidéo de 7 minutes, uniquement composée de 2 images (à gauche) et Couloir Lycra de Sophie Mari (à droite). Voir sophiemari.blogspot.com pour plus de détails.

Les photographies utilisées ici s’inscrivent dans une recherche d’atmosphères lumineuses, entre-deux où le soleil se couche sur la ville, cet instant du jour où il ne fait pas tout à fait nuit, mais où les réverbères s’empressent de prendre le relais, où les lumières des intérieurs s’allument transformant les maisons en lanternes magiques. Toutes ces lumières électriques, comme des reflets de soleil, sont des parcelles lumineuses qui restent prisonnières sur la ville. Ces lueurs qui proviennent de l’intérieur des bâtiments embrasent la rue. 

Choisi dans le cours des choses mais pas détaché de lui, l’instant photographié appelle l’image suivante, qui ne viendra que lentement prendre la place de la première. Ces deux images au point de vue strictement identique, introduisent un infime mouvement dans le fondu de l’une à l’autre, qui dure près de deux minutes. Ce temps est celui de l’extinction d’une des fenêtres de la maison. On passe de l’éclairage à l’extinction sur un temps étiré, ralentit, alors que la perception réelle de cette action est d’ordinaire immédiate. 

Ce travail cherche à questionner l’image projetée, en n’y voyant rien bouger, le spectateur déduit sans doute qu’il ne s’agit que d’une photographie. Hors il y a bien un mouvement, mais si lent, qu’il en devient quasiment invisible à l’oeil. Le spectateur observe alors une vidéo qu’il ne voit pas bouger et dont il subit le mouvement malgré lui, insidieusement. 

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